Dans le premier texte d’Isabelle Fable, l’évocation d’une explosion dans une galerie minière à huit cents mètres de profondeur, donne au lecteur des frissons d’angoisse quand elle nous livre celle de Pierrot, un jeune d’une vingtaine d’années, qui rêvait de devenir jardinier et qui est coincé dans un boyau qui peut devenir, d’un instant à l’autre, celui de sa mort.
Il a beau clamer qu’il voulait mourir au soleil, ses compagnons de détresse et lui ne remonteront peut-être plus jamais à l’air libre.
À ses côtés, dans la poussière, le noir, les halètements, la terreur, il y a Hubert, le grand Jean et le petit Pol. Le premier allait devenir son beau-père. Du moins, il l’espérait. Mathilda et Pierrot avaient le projet de s’unir et de voir la vie en rose sous un ciel tout bleu.
Et puis, dans le boyau, voici un cheval, momentanément rescapé. Cela fait un bail qu’il y tire les wagonnets et le charbon venu des entrailles de la terre. Douze ans, précisa Hubert à ses jeunes collègues. L’animal cherche aussi la sortie. Sa « Mathilda » l’attend peut-être dans un pré verdoyant près de l’arbre où siffle un oiseau bleu.

Ainsi, le petit ouvrage de 80 pages d’Isabelle Fable rassemble cinq nouvelles, touchantes, émouvantes, parfois teintées d’un brin d’humour : « Les oiseaux ont toujours occupé une place de choix dans la famille Pinson », des nouvelles principalement couronnées de prix décernés lors de concours littéraires. Des lauriers bien mérités.
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