Si, dans un lointain passé, réel ou légendaire, certaines femme tenaient un rôle majeur (prophétesses et oracles en Grèce antique, le Christ ressuscité serait réapparu en premier lieu à Marie de Magdala…), depuis le Haut Moyen Âge elle a dû subir le régime patriarcal.
Même au sein d’une institution initiatique séculaire comme la Franc-Maçonnerie et ses nobles préceptes de liberté, d’égalité et de fraternité, la femme était refoulée.
Néanmoins, petit à petit, grâce à des luttes incessantes, les choses évoluent.
Laetitia Carlier, conservatrice dudit musée et commissaire de l’exposition, y explique que « la femme a donc dû attendre longtemps que la société l’accepte comme personne à part entière dans la vie active et avant que la maçonnerie ne s’ouvre à elle et lui laisse la possibilité de trouver sa place au sein de cette communauté de pensée. Que ce soit par le biais de la franc-maçonnerie mixte ou uniquement féminine – choix fait selon la sensibilité et les attentes de chacune – la femme en maçonnerie est une histoire récente, mais néanmoins en pleine expansion »[2].
Des documents historiques, bijoux, ornements, symboles, représentations iconographiques…, spécifiques aux Loges féminines y sont exposés et proviennent d’une cinquantaine de loges, dont la preuve d’une réelle solidarité de la part de franc-maçonnes françaises lors de la constitution d’une loge féminine belge, alors que cela relevait encore d’une démarche très mal vue comme l’indiquait ce titre du quotidien catholique « La Libre Belgique » du 25 avril 1929 : « Les femmes dans la franc-maçonnerie : comment elles ont forcé (sic) les portes de la Maçonnerie belge ».

J’ai aussi relevé ces mots sur la Charte de Constitution de « L’Épi » (en 1978) à Charleroi : « Par la constance, elles sont unies », vu le portrait d’Élisabeth St Léger ou Lady Aldworth dite « The lady free-mason » (photo ci-contre), considérée comme la première femme à avoir été initiée. Son appartenance à la Franc-Maçonnerie apparaît même sur sa tombe dans l’ancienne cathédrale anglicane irlandaise Saint-Finbarr de Cork : « Initiée à la franc-maçonnerie dans la Loge n°44 de Doneraile Court… »…
Mais, comme le démontre implicitement « Les Femmes frappent à la porte du Temple », il reste encore beaucoup de pain sur la planche.
[1] 73 rue de Laeken, 1000 Bruxelles. www.mbfm.be
[2] Conclusion du catalogue de l’exposition
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