mercredi, mai 8, 2024

« Histoire sacrée du monde » : Qui sont ces fameuses « Initiatrices » ? (1/6)

Imaginez un prêtre, un imam, un pasteur ou un rabbin, qui prie pour avoir la foi, qui est sincère au plus profond de son cœur et appliqué dans sa pratique, mais qui n’a jamais vécu d’expérience mystique, alors qu’à quelques kilomètres de chez lui, une jeune paysanne ou ouvrière quasiment illettrée vit régulièrement et naturellement ce moment exceptionnel que certains intitulent un « instant d’or pur » ou la « Grande Vérité », voire la « Sagesse suprême ».

La base de l’imposant essai du théologue et cosmologue Jonathan Black « L’histoire sacrée du monde » (J’ai Lu), tient, selon moi, en cette question qui peut paraître anodine ou dérisoire : « Comment défendre avec assurance les dogmes d’une religion quand on suspecte que d’autres personnes font profondément et directement l’expérience de réalités qu’on ne connaît qu’en théorie ? »

À présent, entrons dans le vif du sujet ! Toutes les grandes discordes de l’Histoire, les inquisitions, les persécutions, les emprisonnements, les tortures, les exécutions, les guerres, découlent d’un seul point de désaccord originel, selon l’auteur : les scientifiques disent qu’au commencement de l’Univers il y avait le néant et les croyants soutiennent qu’il est l’œuvre de l’esprit fécond de Dieu.

Autre point fondamental présenté par Jonathan Black : « Oui ou non, y a-t-il une interaction entre l’esprit et la matière ? »

Ici, Big Bang, mythologie de la création, pensées religieuses et spirituelles, surnaturel… entrent en jeu.

Les mythes de la création du monde entier, poursuit-il, racontent la manière dont Saturne, l’un des noms de Satan, avait opprimé la Terre-Mère et que le dieu Soleil finit par vaincre ce monstre.

On est donc dans le concept qui veut que la Lumière finisse toujours par vaincre les ténèbres, en somme.

Le vieux tyran Saturne passa à la postérité pour avoir dévoré ses propres enfants et ce mythe souligne encore une chose, ce qui est le but du livre : « Ce qui vient à exister peut aussi cesser d’exister » car c’est le propre d’une création que d’être limitée.  Ne dit-on pas que les cimetières sont emplis de personnes qui se croyaient irremplaçables, voire immortelles ?

« De tout temps, partout dans le monde, des gens ont rencontré des êtres désincarnés auxquels ils donnaient le nom de dieux, d’anges ou d’esprits. La perception qu’ils en ont est teintée de la culture dans laquelle ils ont été élevés. Évidemment, du point de vue scientifique, ces récits ne peuvent être que de simples délires. Mais si ce n’était pas le cas ? Et s’ils relataient des rencontres avec des êtres réels ? » questionne l’auteur.

De fait, il y a beau y avoir conflit – contradiction même – entre les religions au niveau de la doctrine et du dogme, les récits et les expériences, eux, paraissent très similaires, constate Jonathan Black, qui poursuit : « Sous le nom d’Initiatrice et sous différentes formes, on retrouve dans maintes mythologies une femme dotée de pouvoirs surnaturels pour combattre les forces obscures. De la sorte, elle joue un rôle capital dans l’histoire du monde et, ‘connaître les mythes, c’est apprendre le secret de l’origine des choses’ confirma Mircea Eliade. »

Les mythes, selon les matérialistes, seraient des éléments de l’inconscient à tel point que Freud évoqua des souvenirs de notre petite enfance pour les dieux qui ne sont rien d’autres que nos parents affublés de costumes, dit-il.

Les idéalistes, eux, considèrent que les mythes relatent la conscience humaine. Ainsi, mythes, légendes du monde entier, cultures différentes, racontent des histoires identiques sur le fond, différentes sur la forme.

Alors, vérités psychologiques ou historiques ? Pour l’auteur, il s’agirait peut-être des épreuves que tout être humain, homme comme femme, traverse dans la vie et font partie de son développement.

Ce qui rend  ridicule l’interdiction faite aux femmes en Anjou, il y a quelques décennies, de descendre dans les caves, les vignerons ayant peur qu’elles fassent tourner le vin avec leurs règles ! Le même motif étant encore invoqué, sous cape, dans certaines Obédiences maçonniques. La lecture de « Histoire sacrée du monde » met implicitement ce genre de poncif en évidence et ce n’est pas négligeable.

 

Musique : http://www.michaelmathy.be/#music

« Histoire sacrée du monde » : Qui sont ces fameuses « Initiatrices » ? (1/6)

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