jeudi, avril 25, 2024

Histoire sacrée du monde : Transformer la matière par l’esprit (4/6)  

Poursuivons la lecture de l’essai L’Histoire sacrée du monde de Jonathan Black (J’ai Lu) avec cette quatrième chronique et le sage chinois, Lie Tseu : « C’est un fait d’expérience, que, peu avant de s’éteindre, la vue devient pour un temps plus perçante, ce qui achève de l’user. Entendre le vol des moucherons est signe qu’on va devenir sourd. Il en est de même pour le goût et pour l’odorat. Un excès d’agitation précède et amène la paralysie. Une excessive pénétration précède et introduit la folie. Tout apogée appelle la ruine. »

Qu’en pense l’auteur ? « Le mal, c’est la sagesse au mauvais moment. Le combat entre la lumière et les ténèbres prendra fin quand les étincelles de lumière auront réussi à transformer la matière, disait-on aussi en Perse au Ier siècle. La sagesse et les bonnes œuvres ont toujours été apportées au monde, périodiquement, par ceux envoyés par Dieu, dit-il. Bouddha en Inde, Zoroastre en Perse, Jésus en Occident, on est en plein mysticisme. »

Dans cet ouvrage volumineux, il est également très intéressant de découvrir ou de relire l’explication du passage du christianisme secte locale romaine à une religion officielle : « Au IVe siècle, Constantin fut en proie à des questionnements théologiques et il eut une vision. Celle d’une croix flamboyante dans le ciel affublée de l’inscription « Par ce signe, tu vaincras. » Le lendemain, il fit construire une croix, l’emmena au champ de bataille et emporta la lutte. Il put unifier l’empire romain grâce au Dieu des Chrétiens. Ce fut ainsi qu’il mit fin à la persécution des chrétiens. ».

Jonathan Black explique : « Dans cette histoire de Constantin, on voit des influences spirituelles s’exercer à travers un rêve, ce qui entraîne un grand tournant dans l’histoire. Certes, certains historiens doutent de la sincérité de Constantin, mais, force est de reconnaître que le christianisme qu’il défendit n’était ni fermé ni dogmatique et ne niait pas la réalité spirituelle des autres traditions religieuses. »

Certains, en ce XXIe siècle, feraient bien d’en prendre de la graine !

Autre chapitre intéressant : « Au XVe siècle, un sultan reçut la visite d’un saint soufi nommé Cheik al-Dashuti. Ils se disputèrent au sujet de Mahomet : s’était-il réellement élevé à travers les cieux ? Le sultan était un peu sceptique. Le cheik lui dit que, s’il plongeait sa tête dans une bassine d’eau, un court instant il comprendrait. Quand le cheik releva la tête, il dit avoir vécu plusieurs vies en un instant. »

Passons au XIXe siècle avec l’essayiste Thomas De Quincey : « Tous les sons articulés et tous les bruits qui se produisent sur ce globe doivent être autant de langages et de systèmes de chiffres, ayant quelque part leur clef, leur grammaire et leur syntaxe. Ainsi, les moindres choses de cet univers sont mystérieusement les miroirs des plus grandes. »

Le monde entier est une forêt de symboles, bien que la signification de ces symboles puisse ne pas apparaître à l’intelligence humaine de tous les jours. Les Connaissants, qui sont des mystiques et des visionnaires, ont la raison et l’imagination qui travaillent main dans la main, en parfaite harmonie.

Pour les soufis, le cœur est l’organe de perception des valeurs de la vie. En tant qu’organe de perception, il nous montre des choses que le cerveau ne peut pas nous montrer : l’amour, le bonheur et la beauté.

Plusieurs textes alchimiques sont attribués à Thomas d’Aquin et s’intéressaient à la spiritualisation de la matière par l’esprit.

Ainsi, l’esprit humain entame le travail de transformation en oeuvrant d’abord sur le matériau qui lui est le plus proche, le corps humain.

 

Musique : http://www.michaelmathy.be/#music

 

Histoire sacrée du monde : Transformer la matière par l’esprit (4/6)  

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