La Nature est sacrée. Parmi elle, le chêne, arbre sacré par excellence. Symbole de puissance et de générosité dans toutes les civilisations, il est généralement chéri, exception faite par ceux qui méprisent l’environnement au nom du mercantilisme.
Victor Hugo fut un ardent défenseur de la Nature, un écologiste avant l’heure, et l’un de ses descendants, Jean Baptiste, photographe, fils de Jean (1894-1984), vient de le rappeler dans le deuxième numéro de La Lettre de Jean Hugo, une publication en ligne (lesamisdejeanhugo@gmail.com) des Amis de Jean Hugo, celui-ci étant l’arrière-petit-fils du célèbre écrivain.
Et, comme bon sang ne saurait mentir, il fut un artiste de renom très connu pour ses vitraux exceptionnels, tels ceux de Notre-Dame de la Sarte, une église perchée sur les hauteurs de Huy, « une des plus belles filles de Meuse », selon l’Immortel, de la Maison de saint Dominique à Fanjeaux, là où vécut, de 1206 à 1215, le sous-prieur Dominique, véritable idéologue de l’Inquisition.
Si André Malraux emprunta des vers de Victor Hugo le titre de son ouvrage dévolu au général de Gaulle, Les chênes qu’on abat…, le chêne de Victor Hugo d’Hauteville sur l’île de Guernesey, lui, paraît indestructible. On n’abat pas ce chêne-là !
La famille Hugo est très attachée à Hauteville, la maison où son prestigieux aïeul s’exila durant quatorze années et, illustré par des photos de Jean Baptiste, un reportage dans La Lettre de Jean Hugo évoque ce chêne dont il est question dans la présente chronique.
« Victor Hugo s’était réfugié à Bruxelles en 1851 suite à son opposition au coup d’État de Napoléon III. Il gagna ensuite Jersey avec un groupe de proscrits mais leur activité journalistique leur valut au bout de trois ans une mesure d’expulsion par le gouverneur de l’île. Ils avaient notamment publié une lettre jugée injurieuse pour la reine Victoria.
De Jersey, Victor Hugo se rendit à Guernesey car il voulait rester proche de la France, persuadé que le règne de l’Empereur ne durerait pas longtemps. Il y loua pendant environ un an une maison sur les hauteurs de Saint Pierre Port puis, à la suite du succès exceptionnel des ‘‘Contemplations’’, il devint propriétaire à 54 ans d’une grande bâtisse construite vers 1800 par un corsaire anglais. Il avait initialement l’intention de la baptiser ‘‘Liberty House’’, mais il choisit ‘‘Hauteville House’’, en référence au nom de la rue où elle se situait. »
Le 13 septembre 1870, de Paris où il était rentré, Victor Hugo écrivit : « Julie m’écrit de Guernesey que le gland planté par moi le 14 juillet a germé. Le chêne des États-Unis d’Europe est sorti de terre le 5 septembre, jour de ma rentrée à Paris. »
Près de cent cinquante années plus tard, son descendant Jean Baptiste le photographiait, visiblement fidèle au symbole de puissance qu’il véhicule comme la pensée hugolienne, tellement utile à rappeler en ces temps troublés, plus particulièrement au plan environnemental : « Il faut aussi civiliser l’homme du côté de la Nature, là tout est à faire. » écrit-il dans le deuxième tome d’En voyage.
Musique : Michaël Mathy
Remerciements à Jean Baptiste Hugo pour l’autorisation de publier des extraits de La Lettre de Jean Hugo.
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