samedi, avril 27, 2024

Avons-nous un seul cerveau ?

Une personne, un seul cerveau bien évidemment. Mais sur le plan anatomique et historique, des structures différentes ont été reconnues comme assurant des fonctions spécifiques.

De façon schématique Jean-Michel Oughourlian dans son ouvrage paru aux éditions  Albin Michel (Poche ESPACES libres) désigne le premier cerveau par le cerveau cortical ( le cortex, donc) car c’est celui qui a été découvert en premier sur le plan historique et anatomique par les neurologues. À savoir qu’au niveau du cortex se situent les zones de la motricité, de la sensibilité du langage et de la sensorialité.

Ensuite, il y un deuxième cerveau qui est en fait le cerveau archaïque,  appelé aussi le cerveau reptilien. La découverte de ce cerveau dit « émotionnel » correspond à la mise en évidence de l’activité fondamentale de toutes les zones cérébrales regroupées sous le nom de système limbique. Et c’est ainsi que vous avez entendu parler d’intelligence émotionnelle.

Cependant, pour l’auteur Jean-Michel Oughourlian  qui a longtemps été neuropsychiatre à l’hôpital américain de Neuilly  et professeur de psychopathologie clinique à la Sorbonne,  il nous faut élargir notre vision.  Et il nous parle  en détails du mimétisme.  Il nous démontre que les neurones miroir  forment notre 3e cerveau.

Bien que l’ouvrage comporte une dimension plus théorique et s’adresse à mon sens à des passionnés de psychologie… certaines conclusions s’adressent à nous tous.

Voici la première réflexion que j’ai épinglée : l’imitation d’autrui est en réalité l’imitation qui détermine la teneur de nos sentiments et de nos pensées. Ainsi, tout ce qui doit intéresser la psychologie et la psychiatrie se passe entre deux personnes. C’est l’interrelation, l’interaction entre les gens qui détermine le pathologique et le psychologique. Le rapport mimétique est essentiel dans la genèse et l’évolution de la maladie mentale.

La conclusion de Jean-Michel Oughourlian est que la pathologie est toujours le fait d’une relation qui dérape, d’un mauvais rapport à l’autre.  C’est ainsi que la découverte des neurones miroir,  et pour rappel que l’auteur nomme  notre troisième cerveau, nous apprend l’importance décisive de la réciprocité comme le sourire, l’amabilité et la politesse entraînent en général une attitude en miroir rendant possible voire agréable,  la vie en société.

L’auteur a la conviction que le contraire de la folie n’est pas la santé mentale mais la sagesse car la sagesse est- je cite : ce « long processus transformateur, c’est-à-dire initiatique par lequel chacun de nous peut progressivement reconnaître les mécanismes mimétiques dont il est le jouet, surmonter les rivalités mimétiques dont il est prisonnier, écarter les obstacles mimétiques qui le scandalisent ou sidèrent pour se diriger vers une situation d’apaisement d’harmonie et de paix à l’intérieur de lui-même et entre lui et les autres. »

Voilà pourquoi, aux cerveaux cognitif et émotionnel se joint le « cerveau mimétique », troisième dans l’ordre de la découverte mais souvent premier dans celui du fonctionnement.

 

 

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