jeudi, mars 28, 2024

Princesse en Afrique, esclave en Floride

Je vous invite à découvrir un destin hors du commun à travers un périple extraordinaire :  celui d’Anna Madgigine Jai Kingsley, princesse Wolofe, issue de la famille royale de l’actuel Sénégal.

Anta, il s’agit d’elle, fut victime de la traite négrière et n’avait que 13 ans lorsqu’elle fut vendue à un marchand d’esclaves.

Ce marchand était un riche exploitant originaire de Floride et il fit d’Anta sa compagne désormais prénommée Anna, la mère de quatre de ses enfants, et plus exceptionnel, son bras droit pour administrer ses terres.

Daniel L. Schafer, historien, nous conte l’aventure d’une enfant esclave qui a su se relever de ses multiples traumatismes. La vie d’Anna Madgigine Jai Kingsley publiée aux éditions Albin Michel, raconte qu’Anta devint une femme puissante qui inspira le respect à son maître et ce maître lui rendit vite sa liberté, car il l’avait reconnue comme son épouse en lui confiant la gestion de ses biens.

À travers cette biographie, le lecteur découvre une part de l’histoire de la traite négrière. Nous apprenons que ce marchand Kingsley, dans le but d’éviter les révoltes, se fit l’avocat d’un traitement humain des personnes asservies, par exemple, il encouragea à pratiquer les coutumes africaines.

 

Il fut tour à tour négociant maritime, planteur, marchand d’esclaves et ensuite abolitionniste et fondateur d’une colonie accueillant des esclaves affranchis. Il fut aussi avocat du métissage.

 

D’autre part, l’ascension d’Anna fut très rapide, vendue en 1806, cinq ans plus tard elle fut déjà mère de trois jeunes enfants et propriétaire d’un premier domaine a seulement 19 ans. Ses relations avec Kingsley se poursuirent environ quarante ans jusqu’à la mort de celui-ci en 1843.

C’est avec beaucoup d’attentions, tout comme des doigts d’une dentellière,  que Daniel Schafer respecte la généalogie de la famille d’Anta et s’en explique avec humanisme.  En effet, à travers la réhabilitation du parcours peu ordinaire du principal personnage de son essai, l’auteur met en lumière l’immense richesse culturelle du Sénégal.

Anta est une véritable héroïne, elle est née princesse et elle a vécu telle une princesse, c’est-à-dire avec force et dignité.

Anta a su faire d’une vie qui aurait dû « être saccagée, ruinée au seuil de l’adolescence, le témoignage qu’en l’humain l’humanité est indomptable ».

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