vendredi, avril 26, 2024

Exceptionnels mausolées bourguignons et Michel-Ange à Bruges  

Au cœur de Bruges dite la Venise du Nord, se dresse fièrement la tour (XIIIe-XIVe s) de 123,3 mètres, soit la plus haute construction du monde en briques, de l’église Notre-Dame située dans un quartier pittoresque du centre de la ville.

Un édifice que je considère comme un musée exceptionnel par son architecture et les œuvres qui y sont présentées de manière remarquable.

Cinq nefs et un espace lumineux grâce à de multiples vitraux « légers », ainsi que des chapelles, des transepts, le déambulatoire, le chœur… accueillent une bonne centaine de tableaux, monuments et plaques funéraires, triptyques, autels, statues, mausolées, mémoriaux, stalles, confessionnaux…

Parmi eux trône au centre de la décoration baroque d’un autel, la sculpture mondialement connue de Michel-Ange (1475-1564) la « Vierge et l’Enfant ».

Façonnée entre 1504 et 1505, cette statue en pierre de Carrare, mesurant 1,28 mètre de haut, est représentative de l’École de Florence.

Les spécialistes expliquent que Marie y est présentée comme une mère assez juvénile, l’enfant grimpant sur elle.

Le visage de la Vierge est serein, le jeu du drapé est gracieux et raffiné. Cette statue est la seule du maître qui quitta l’Italie de son vivant.

La statue fut la proie des nazis en 1944 et on la retrouva dans une mine de sel autrichienne en 1945. Elle est revenue à Bruges intacte.

On peut également admirer à Notre-Dame de Bruges des œuvres de Jacob van Oost le Jeune (1639-1713) et l’Ancien (1601-1671), Jan Maes (1620-1677), Frans Pourbus le Jeune (1659-1622) et Pieter Pourbus (1523/1524-1584), Erasmus Quellinus (1607-1678) ; Gerard Davis (1460-1523), Antoon van Dijck (1599-1641)…

Et puis, objet principal de ma visite en ce lieu chargé d’Histoire : les mausolées bourguignons.

Au cœur du chœur, quasiment côte à côte, deux tombeaux attirent l’attention de tout visiteur : celui de Marie de Bourgogne (1457-1482) et celui de Charles le Téméraire (1433-1477), son père.

Elle est née à Bruxelles, lui à Dijon, elle est morte d’une chute de cheval dans le bois de Torhout (Flandre occidentale), lui à la Bataille de Nancy.

Les restes du duc furent transportés à Bruges en 1533 sur l’ordre de Charles Quint. Marie fut inhumée une semaine après son accident mortel dans un tombeau maçonné de Notre-Dame de Bruges, ensuite recouvert d’un mausolée puis doré à la demande de son fils Philippe le Bon.

Le monument funéraire de Charles le Téméraire fut réalisé en 1562.

Des plaques commémoratives, arbres généalogiques, armoiries ont été ajoutés et, selon la coutume moyenâgeuse, les souverains sont représentés en position couchée, les mains jointes.

Marie est représentée en souveraine, sa couronne est rehaussée de pierres précieuses, deux chiens sont couchés à ses pieds en tant que symbole de fidélité.

Charles le Téméraire, lui, porte la couronne de Duc de Bourgogne et la chaîne de l’Ordre de la Toison d’Or, ordre de chevalerie fondé par Philippe le Bon en 1430.

Les chapitres se tenaient dans des églises, cathédrales et collégiales de Lille, Bruges, Dijon, Bruxelles, Saint-Omer, La Haye, Valenciennes, Bois-le-Duc, Malines, Middelbourg, Barcelone, Tournai, Utrecht, Anvers et Gand.

 

Aux pieds de Charles le Téméraire se trouve un lion, symbole de courage et de fidélité.

Les deux mausolées ont été déplacés à l’endroit actuel bien plus tard et les fouilles (1979-1981) permirent de localiser des tombeaux décorés que l’on aperçoit à travers une vitre à quelques centimètres de Charles le Téméraire et Marie.

Pour compléter cette visite, il est bon de rappeler que le dernier Duc de Bourgogne était maître de l’État bourguignon, qu’il était fort ambitieux, selon les historiens, ce qui lui aurait coûté la vie à Nancy.

Quant à Marie, elle avait 19 ans au moment de se retrouver titulaire de cet « État fragilisé » et passa une grande partie de son règne à défendre son héritage face au roi de France.

L’empereur Charles Quint fut le petit-fils de Marie de Bourgogne.

 

Reportage photo graphique : Marie-Paule Peuteman.

Remerciements à l’Office de Tourisme de Bruges et au personnel de l’Église Notre-Dame.

 

 

 

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