lundi, mars 18, 2024

On tue l’homme, pas ses idées

Avec Georges Wolinski, ce fut cinq décennies de combat pour la liberté d’expression et contre l’obscurantisme, la barbarie et la charia, explique Maryse, son épouse dans Chérie, je vais à Charlie, paru aux Éditions Points.

Un Georges Wolinski qui fut des nôtres lors de la semaine de la Marche internationale non violente pour la démilitarisation en 1976, quand je me suis retrouvé à ses côtés et des centaines de pacifistes, avec les Cabu, Cavanna, Théodore Monod…, à clamer notre foi dans la non-violence militante et active.

Si j’évoque le livre de son épouse, c’est pour rappeler que cette Marche eut lieu il y a exactement quarante-cinq ans et que, si beaucoup d’eau coula sous les ponts ces derniers de dérèglement climatique, il y a eu aussi beaucoup de sang, dont celui de Georges, abattu lors de l’attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.

À travers l’écrit de Maryse Wolinski, c’est toute la philosophie de la liberté d’expression qui est présentée de manière concrète, et non à travers des discours et théories pontifiants.

Cabu signalant la présence de Wolinski à la marche non violente de 1976 (Charlie Hebdo, août 1976)

Je lis un propos du récit de celle qui partagea quarante-sept années de la vie du dessinateur : « Les plumes impertinentes du dessin de presse ont servi de cibles aux fondamentalistes religieux. On a tenté de tuer le rire, ce contre-pouvoir. »

En voici un deuxième, tout aussi explicite : « Les ‘‘Charlie’’ suivants, bien que cassés physiquement et psychologiquement, se sont remis au travail. L’humour, la satire, voire le blasphème, se devaient de l’emporter sur la barbarie (…) Georges m’avait convertie au rire, au sarcasme, à l’humour : grâce à lui, je suis devenue pleinement moi-même, j’ai appris la tolérance et la liberté. »

Ces deux concepts, chers à Georges et Maryse Wolinski, me le sont tout autant et, depuis les années 1970, « la bande à Charlie » est entrée dans l’histoire du journalisme engagé. Le vrai.

Alors, comme l’écrira Elsa, leur fille évoquant la mémoire de son père : « Ils ont tué l’homme, mais pas les idées. »

Dessins de Cabu et Wolinski dans Charlie Hebdo, août 1976.

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