jeudi, octobre 10, 2024

COP 26 : Il est grand temps de libérer sa rage

Aux quatre coins de la planète, les manifestations pour la sauvegarde du climat se poursuivent sur un rythme soutenu dont, finalement, les politiciens et les décideurs devront tenir compte, à moins d’être aveugles, sourds et amnésiques.

Une des actions les plus spectaculaires eut lieu dans la Capitale de l’Europe, où quelques centaines d’activistes d’Extinction Rebellion bloquèrent par un sit-in la principale artère menant au Parlement belge et aux institutions de la Communauté européenne, sans parler de tous les lobbies qui y ont leur siège.

Sur le thème « Libérez votre rage », et dans une action de désobéissance civile dont ils sont passés maîtres, ils clamaient haut et fort que les autorités politiques manquaient de courage pour lutter avec efficacité contre la dramatique situation climatique, pire qu’ils étaient complices d’industries polluantes et toxiques ou subventionnaient des sociétés au détriment de l’environnement, comme des usines à gaz soutenues par le ministère belge de l’Énergie, ou l’extension de l’aéroport de Liège financé pour accroître les activités du géant chinois de l’électronique  Alibaba, également la mise en place de l’oléoduc reliant la Ruhr au port d’Anvers et cela en dévastant jusqu’à des réserves naturelles, sans parler du sauvetage d’une compagnie d’aviation lors de la crise sanitaire, alors que les fonds pour la Santé avaient été sérieusement rabotés.

De plus, au cœur de la capitale de l’Europe et dans sa périphérie, la politique de bétonisation bat son plein avec les destructions irréversibles de friches au Parc Josaphat de Schaerbeek, au lieu-dit des Dames Blanches à Woluwe-Saint-Pierre, là où les élus prétendument écologistes cautionnent une politique bétonnière s’étendant même à des jardins et un espace public dans le quartier du Chien Vert, tout comme l’abattage, même en pleine nidification, de plus de 500 arbres au Parc de Woluwe, et, la construction d’un café, restaurant, dancing et d’un parking bétonné dans la Forêt de Soignes en un lieu pourtant protégé par Natura 2000 et considéré comme zone tampon par l’UNESCO, tout cela sous le « pieux »  prétexte de créer du logement alors qu’il y a officiellement un million de m² de bâtiments à restaurer à Bruxelles.

Quelque 240 activistes, souvent couchés sur le sol, ont été arrêtés par la police venue en masse et aidée de chiens et d’un hélicoptère ! C’est que, le pouvoir n’apprécie pas du tout pareille exposition publique et abondamment médiatisée. « Si bien des dommages sont irréversibles et là pour rester, il nous est toujours possible d’en limiter la gravité. Mais il nous faut agir vite. Nous disposons des moyens pour mettre en place dès aujourd’hui un monde durable, juste et équitable.

Pourquoi ne sont-ils toujours pas mis en œuvre ?

Parce que le problème est systémique. La poursuite insensée de la croissance illimitée régit nos vies et pousse notre planète à bout. Notre système basé sur la croissance s’autodétruit. C’est l’effondrement. Et tout cela pour une minorité de riches actionnaires qui profitent de nous et soumettent nos politicien·ne·s à leur volonté.

Plutôt que d’assumer leurs responsabilités, nos politicien·ne·s font l’autruche, ils prennent des mesures qui aggravent la situation, ils continuent de soutenir l’agriculture intensive et les transports publics restent sous-financés. Au lieu d’introduire un système économique juste et durable, nos dirigeants préfèrent sacrifier notre avenir commun au profit des grandes multinationales. »

La conclusion d’Extinction Rebellion tient en trois courtes phrases : « Nous ne pouvons plus nous permettre de succomber au sentiment d’impuissance. Parce qu’il ne tient qu’à nous de décider de notre avenir. Parce qu’il est grand temps de libérer notre rage ! »

 

Reportage photographique : Pieter Geens, que nous remercions.

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