samedi, décembre 7, 2024

Encore merci, Pierre Rabhi !

Pierre Rabhi est décédé. Il a souvent été question de lui dans mes chroniques et il m’avait fait l’amabilité d’offrir une préface à mon essai « La nuit porte conseil » (Le Livre en Papier), du nom de l’émission que je diffusais sur Fréquence Terre.

Cela avait aussi donné l’occasion d’une chronique sur notre antenne, dont voici le titre : « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants et quels enfants laisserons-nous à la planète ? » 

(…) Ce fut avec amabilité et une réelle confraternité dans la poursuite de ce combat mené pour sauver la planète, que Pierre Rabhi[1] accepta que des extraits de sa « Charte pour la Terre et l’Humanisme » (illustrés de sa photo) soient reproduits dans le cadre d’une nouvelle chronique pour la radio et préfacent mon ouvrage destiné à sensibiliser davantage de gens.

 

Pierre Rabhi, 81 ans, paysan originaire du Sahara algérien et résidant en France depuis six décennies, est devenu au fil du temps agroécologiste, auteur, conférencier et philosophe. Son rayonnement est international et s’appuie sur une « Charte pour la Terre et l’Humanisme » qu’il y a lieu d’encore faire connaître vu l’urgence climatique vitale et qui répond à cette double question :

« Quelle planète laisserons-nous à nos enfants et quels enfants laisserons-nous à la planète ? »

 

Logique du pyromane-pompier

 

Il apporte tout d’abord une constatation que les événements climatiques de ces derniers temps confirment :

 

« La Terre et l’humanité son gravement menacées. L’industrialisation de l’agriculture, avec l’usage massif d’engrais chimiques, de pesticides et de semences hybrides et la mécanisation excessive, a porté gravement atteinte à la terre nourricière et à la culture paysanne.

Ne pouvant produire sans détruire, l’humanité s’expose à des famines sans précédent. Alors que les ressources naturelles sont aujourd’hui suffisantes pour satisfaire les besoins élémentaires de tous, pénuries et pauvreté ne cessent de s’aggraver.

Faute d’avoir organisé le monde avec humanisme, sur l’équité, le partage et la solidarité, nous avons recours au palliatif de l’humanitaire.

La logique du pyromane-pompier est devenue la norme. »

 

Que faire concrètement ?

 

Pierre Rabhi énumère plusieurs propositions, parmi lesquelles :

 

« Vivre et prendre soin de la vie. C’est dans les utopies d’aujourd’hui que sont les solutions de demain. La première utopie est à incarner en nous-mêmes car la mutation sociale ne se fera pas sans changement des humains. Face au ‘‘toujours plus’’ qui ruine la planète au profit d’une minorité, la sobriété est un choix conscient inspiré par la raison.

Elle est un art et une éthique de vie, source de satisfaction et de bien-être profond. Elle représente un positionnement politique et un acte de résistance en faveur de la terre, du partage et de l’équité. La Terre et l’humanisme sont indissociables !

Nous souhaitons de toute notre raison et de tout notre cœur une éducation qui ne se fonde pas sur l’angoisse de l’échec mais sur l’enthousiasme d’apprendre. Qui abolisse le ‘‘chacun pour soi’’ pour exalter la puissance de la solidarité et de la complémentarité. Qui mette les talents de chacun au service de tous. Une éducation qui équilibre l’ouverture de l’esprit aux connaissances abstraites avec l’intelligence des mains et la créativité concrète. Qui relie l’enfant à la nature à laquelle il doit et devra toujours sa survie et qui l’éveille à la beauté et à sa responsabilité à l’égard de la vie.

 Car tout cela est essentiel à l’élévation de sa conscience. »

 

[1] Merci à Caroline Bourret d’avoir été l’intermédiaire efficace entre Pierre Rabhi et moi.

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