mardi, octobre 8, 2024

Tout va changer après… (refrain entendu durant les confinements)  

Chaque jour, au-dessus de la petite maison ouvrière que j’occupe dans les faubourgs de la Capitale de l’Europe, passent des dizaines et des dizaines d’avions civils qui, outre un bruit assourdissant de 6 heures du matin à vers 22-23 heures, dégagent des tonnes et des tonnes de matières polluantes.

Durant les confinements, quant à la place des monstres volants j’entendais les merles, les moineaux et les pigeons, que n’ai-je lu, entendu, clamé, la main sur le cœur ce pieux mantra : « Nous avons retenu la leçon, après le confinement, nous allons vivre plus sainement, plus écologiquement, aller à l’essentiel. »

Paroles de politiciens affairistes dans la bouche de très nombreux citoyens, le consumérisme n’a jamais été aussi important au grand plaisir des compagnies aériennes qui enregistrent en cet été 2022 une augmentation de 110% de réservations par rapport à avant le COVID.

Trafic aérien dès 6 heures du matin au-dessus d’1,3 million d’habitants (Photo Pierre Guelff).

Quand je suggère de privilégier d’autres moyens de transport, ou, du moins de ne prendre l’avion que par nécessité, qu’il y a d’autres lieux à fréquenter pour faire la java qu’un week-end à Ibiza ou aller acheter des cravates à New York (cas réels), je reçois un sourire ironique en réplique.

Je ne suis pas le seul à rappeler les recommandations urgentes du GIEC. Tenez, voici ce qu’un collectif de scientifiques a publié dans la presse[1] :

« ‘‘Tu ne vas pas nous saouler avec ton catastrophisme sur le climat », « On pourrait faire tous les efforts que ça ne changerait rien à cause de la Chine et des États-Unis », « Et les minerais dans la batterie de ton vélo électrique, tu as vu dans quelles conditions ils sont extraits ? », « Les éoliennes font pire que mieux, en plus c’est intermittent », « Les voitures de société sont les plus propres », « Et ma liberté ? » Celle de se déplacer quotidiennement seul en voiture même pour de petits trajets, de manger de la viande, de partir en avion même pour un city-trip de deux jours, de privilégier la grande distribution aux petits producteurs, de rouler à grande vitesse sur l’autoroute, de faire fonctionner l’air conditionné… « Faut arrêter avec la culpabilisation », « Si tu veux te priver de tout ce qui fait plaisir, c’est ton problème… mais ne t’occupe pas de mon confort »… »

Photo Pierre Guelff dans la Capitale de l’Europe.

Notre conclusion commune, à nous les humanistes et les défenseurs de la Nature, face aux égocentriques qui ne pensent qu’à leur confort et à leur plaisir (et tant pis pour leurs propres enfants et petits-enfants !) : « Nous devrions soit abandonner une partie de notre confort occidental, soit accepter que la planète devienne inhabitable pour des milliards d’êtres humains. » Visiblement, les consuméristes se moquent éperdument de notre conclusion. Et vous ?

[1] La Libre Belgique, 2 août 2022.

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