Yasmina Zian est une chercheuse qui étudie abondamment les principes éthiques sur la restitution des collections et des patrimoines culturels aux anciennes colonies. Elle présenta récemment une conférence pour aborder ce délicat sujet, et, surtout, établir un constat : l’existence de l’esprit post-colonial est bien d’actualité.
C’est Emmanuel Macron qui, au Burkina Faso, débuta sa conférence le 28 novembre 2017 en lançant : « Le patrimoine africain doit retourner en Afrique ! »
Le débat était relancé car, depuis le XIXe siècle, maintes demandes avaient marqué les esprits en ce sens et le traitement de cette problématique avait été financé par des professionnels de musées, par les politiques en Allemagne, Belgique, France, Suisse, aux Pays-Bas.
Il y eut aussi des contextes impérialistes cependant, petit à petit, il fut question de restitution sous forme de suggestion et des questions se posaient pour tenter de résoudre la situation.
L’objet avait-il été volé ? Mal ou bien acquis ? Normalement acheté ? S’il était restitué, serait-il bien pris en charge ? Ici est venu l’exemple de l’Afghanistan par rapport aux Talibans dont on sait qu’ils ne sont guère respectueux des œuvres d’art. Alors ? Faut-il leur restituer ce que l’on avait pillé dans ce pays ?
En France, on se dirige vers une nouvelle éthique relationnelle, en Belgique, les débats sont importants et mènent aux premières restituions temporaires, puis permanentes.
Attention, cependant ! Il ne faut pas faire de la restitution une contrepartie à la signature d’un contrat de ventes d’armes, comme cela se fit avec le Premier ministre Édouard Philippe.
Bref, selon les pays, on assiste ou non à une attitude transparente, mais cela bouge. Cela bouge quand même dans un esprit post-colonial, comme me le confirma la chercheuse…
Photos : œuvres de Rhodebath-Schéba Mokoumbou (Brazzaville) : La porteuse d’eau, La berceuse et la Porteuse de bois (Photos P.Gf)
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