lundi, mars 18, 2024

Les Enfants des Justes de Christian Signol (Albin Michel)

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

Dans la présente rubrique, on sait combien j’apprécie Christian Signol. J’ai déjà lu une vingtaine de ses ouvrages et certaines histoires restent figées dans ma mémoire comme autant de très bons moments de lecture : « La rivière Espérance », « Les menthes sauvages », « Ils rêvaient des dimanches », « Marie des brebis », « Les Messieurs de Grandval »…

Son dernier livre, « Les Enfants des Justes », publié chez Albin Michel, est une sorte de coup de gueule par rapport à une déclaration du président François Hollande qui avait qualifié l’arrestation, l’internement et la déportation de juifs de « crime commis en France par la France ».

Christian Signol précise qu’il aurait préféré entendre évoquer « l’État français » et non « la France ».

Et pour cause ! Ses parents et grands-parents ont très activement lutté contre le nazisme. Implicitement, le récit du courage de Virgile et de Victoria, les héros de son roman « Les Enfants des Justes » le prouvent à suffisance.

Le couple habite une petite ferme éloignée d’un village de Dordogne, mais proche de l’Isle, la rivière qui fait office de ligne de démarcation entre la France dite occupée et la France dite libre lors de la Seconde Guerre mondiale.

Virgile et Victoria n’ont pas d’enfants et vivent une existence paisible, lui dans son atelier de menuisier, elle à cultiver et à traire.

Dès le début des hostilités, ils acceptent, tout simplement, de venir en aide à ceux qui fuient la furie et la barbarie allemandes, principalement des juifs : « N’ont-ils pas deux bras et deux jambes, comme nous ! » s’exclama Victoria.

Le couple finira, même, par accueillir Sarah, une petite juive douloureusement séparée de sa mère, puis Elie, un garçonnet qui a vu, sous ses yeux, ses parents être massacrés par les hordes nazies.

Au fil d’une dizaine de chapitres, on suit avec émotion, tristesse, bonheur, dégoût, soulagement, angoisse… la destinée de ces deux enfants et de leurs parents de substitution.

Ce livre poignant est à la fois un splendide hommage aux Justes et une sorte de réhabilitation de nombreux Français face à certains amalgames de l’Histoire.

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