« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.
Aurélie a hérité de son père « Le Temps des cerises », un restaurant parisien assez connu pour ses fameuses recettes rassemblées sous le générique de « Menu d’amour ». Un père décédé à 68 ans, « les personnes qu’on aime meurent toujours trop tôt, quel que soit leur âge », dit-elle.
C’est ainsi que le lecteur entre dans « Le Sourire des femmes », le très beau roman, plein de saveurs et d’humeurs, de Nicolas Barreau publié aux Éditions Héloïse d’Ormesson. Dans la vie de la jeune femme, il y a Claude, décorateur de théâtre, homme impulsif, « particulier », dont elle est amoureuse : « Il ne me serait jamais venu à l’idée de remettre en question ma relation avec cet homme compliqué et extrêmement original », avait-elle déclaré.
Bien que… Bien qu’un jour, il lui écrivit qu’il avait fait la connaissance de la femme de sa vie et qu’il plaquait Aurélie en lui souhaitant quand même bonne route. Mais, « la douleur rend philosophe », se dit-elle. Bernadette, sa grande amie, un peu envahissante, le lui avait prédit cet échec : « Il est cinglé, tu ne seras jamais heureuse avec un mec comme ça ! ».
Alors, durant une journée complète, la patronne du « Temps des cerises » erra dans Paris, triste, seule, abattue. Elle entra dans une librairie pour échapper à un policier-dragueur, acheta, par hasard, crut-elle, un livre qui racontait une histoire où son restaurant et elle-même jouaient un rôle. La preuve ? L’héroïne, Sophie, amoureuse d’un Anglais qui travaille dans la Ville lumière, lui ressemble comme deux gouttes d’eau, robe en soie vert foncé y comprise. Le nom de l’auteur ne lui évoqua rien, mais il lui a redonné goût à la vie… Un auteur qui, paraît-il, fuit le public comme la peste. Histoire étrange ou alambiquée ?
Ce roman surprend le lecteur dans le bon sens du terme, comme « le sourire des femmes qui est un cadeau du ciel et à l’origine de toute histoire d’amour… »
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