lundi, octobre 7, 2024

Sur les pas et dans les pages de Victor Hugo (8)

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

 Victor Hugo écrivit : « Je vous conseille de pénétrer dans la cathédrale de Bruxelles et vous aurez sous les yeux le plus pur épanouissement du style ogival primaire ou à lancettes. » L’écrivain vécut quelque cinq cents jours dans cette ville qui deviendra la capitale de l’Europe, alors que Victor Hugo y lançait déjà son appel à la formation des États-Unis d’Europe. Il était d’abord venu en touriste, puis ce fut un endroit majeur dans sa carrière, au point d’y publier « Les Misérables ».Ainsi, il visita en premier lieu Bruxelles en 1837. Il était âgé de 35 ans et il pouvait déjà être fier du succès de « Notre-Dame de Paris ».

Bruxelles le fascina, principalement l’admirable Grand-Place : « Je suis tout ébloui de Bruxelles… » Une quinzaine d’années plus tard, il revint à Bruxelles dans des circonstances dramatiques : il avait fui Paris où Napoléon III avait mené un coup d’État. Victor Hugo avait pris un nom d’emprunt (Jacques Firmin Lanvin) et a donc franchi la frontière avec un faux passeport. Juliette Drouet, sa maîtresse, le suivait avec dans les bagages le manuscrit « Les Misères » qui deviendront « Les Misérables ».

Pourquoi avait-il choisi Bruxelles pour terre d’exil ? Parce qu’il y avait trouvé une certaine liberté de penser. Il habita un immeuble situé sur la célèbre Grand-Place et déclara : « Belges, un jour l’on parlera des États-Unis d’Europe. »

Il quitta Bruxelles pour vivre, toujours en exil, durant une dizaine d’années dans les îles anglo-normandes. Il y reprit son combat contre Napoléon III, il défendit de nobles causes, il poursuivit l’écriture des « Misérables » En 1861, il revint en Belgique, à Bruxelles et à Waterloo et termina son mythique roman non loin du champ de bataille qui vit la défaite de l’Empereur Napoléon Bonaparte.

Ce fut un éditeur bruxellois qui publia ce livre. Un gigantesque banquet fut organisé pour l’occasion et Victor Hugo rendit un vibrant hommage à Bruxelles. L’écrivain fut rejoint dans la capitale belge par son épouse et ses fils. Il devint aussi grand-père. Victor Hugo avait publiquement déclaré que les insurgés français pouvaient venir s’établir en Belgique. Les autorités belges furent ennuyées et ne désiraient absolument pas déplaire à la France, alors Victor Hugo fut expulsé ! L’un des derniers écrits que Victor Hugo rédigea Bruxelles fut une lettre intitulée « Aux Concitoyens des États-Unis d’Europe ». Cette lettre était sa déclaration de principe en vue du Congrès de la Paix, qu’il présida en Suisse : « Nous voulons les États-Unis d’Europe, et je termine par ce mot : la liberté, c’est le but ; la paix, c’est le résultat. »

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