mercredi, octobre 9, 2024

Deux heures à tuer au bord de la piscine de Victor Lannoux (Cherche Midi)

 

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

Pas ou très peu intéressé par le cinéma, le théâtre et les séries télévisées, je n’ai aucun souvenir marquant des prestations artistiques de Victor Lannoux. En revanche, une interview à la radio me le fit connaître de manière très touchante par la présentation de son livre « Deux heures à tuer au bord de la piscine ».

Et, je ne suis pas déçu de cette rencontre littéraire avec un homme qui jongle avec les mots, les phrases, le déroulement de son passé privé, de sa vie d’acteur et de son combat contre l’amnésie, résultat d’une erreur médicale majeure. Lui qui, dans sa jeunesse, n’avait « jamais été grand-chose », qui décrocha son certificat d’études avec la mention « coup de bol », joua Molière, Corneille, Zola, tourna sous Allégret, Granier-Deferre, Oury, Mocky, et traversa les années avec succès grâce à « Louis la Brocante ».

Et puis, son écriture est magnifique et poignante. En voici quelques passages :

« Plus on vieillit, plus les cases se libèrent dans la tête et laissent de l’espace aux souvenirs pour venir s’y planquer. »

« La vie, c’est la conscience qu’on en a. Et ceux qui n’ont pas cette faculté passent à côté d’eux-mêmes. Ceux-là ne font que suivre le troupeau, sans reflet dans aucun miroir. »

 « Je me demande comment j’ai pu tourner « Dupont Lajoie ». J’y interprète un personnage épouvantable, un ancien para, raciste et ratonneur, qui va entraîner toute une bande de beaufs derrière lui pour aller jusqu’à lyncher un pauvre Arabe innocent. »

« Moi, le sous-cultivé, le primaire, le presque analphabète, j’écrivais ! »

Et, j’ajoute, pour le plus grand plaisir des lecteurs.

 

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