« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.
Avril 1505. Michelangelo dont le « David » et la « Piéta » l’ont rendu célèbre, reçut une commande du pape : sculpter son tombeau.
L’artiste, passablement ébranlé par la mort du jeune moine Andrea, dont il admirait le corps, mit le cap sur Carrare afin de sélectionner personnellement la cinquantaine de blocs de marbre nécessaires pour accomplir son œuvre grandiose.
Tel est le début du roman « Pietra viva » de Léonor De Récondo (Points), à la fois écrivaine et violoniste. Une artiste qui, à travers une quarantaine de courts chapitres, fait vivre le génie de Michelangelo. D’aucuns le disaient arrogant, orgueilleux et colérique, à vrai dire il était tourmenté.
Sa nourrice, pressentant un grand destin, lui avait recommandé : « Il faut oublier les autres et plonger en toi-même. » Alors, quand la tête la première, il plongea dans son magma intérieur, il s’aperçut que sa chair était faite de pierre vive. De pietra viva.Et, comme le mari de sa nourrice était tailleur de pierre dans une carrière, Michelangelo y passa de très nombreuses heures, prélude à des chefs-d’œuvre que, ni le temps ni l’espace ne pourront faire oublier.
Et puis, il y avait la beauté miraculeuse de la Nature qui lui signifia que tout était possible, qu’en créant il deviendrait maître de lui-même et de sa force. Ce fut un petit enfant de carrier qui lui indiqua le chemin de cette délivrance…
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