jeudi, octobre 3, 2024

La fille aux orages de Jean Anglade (Pocket)

PGF avril 2015 - Copie (3) copieLittérature sans Frontières est une chronique de Pierre Guelff.Part-Editions

C’est bien le vingtième livre de Jean Anglade, auteur de « La fille aux orages », que j’ai apprécié. Avec ce roman du « Pagnol auvergnat », on se retrouve quelque part près du Puy-de-Dôme. Là, tel bled est habité par quatre pelés et trois tondus, ici, tel autre village par quatre tondus  et trois pelés.

Dans « La fille aux orages », il est question de Béatrice, dite Béa, une Indochinoise, belle et rebelle, qui s’inscrit dans la vie et le paysage de l’Auvergne profonde. Une histoire émouvante, riche en anecdotes, en aléas, aussi.

En 1975, Raoul Mercier, marin sur tous les océans, mers et fleuves de la planète, revient de Marseille avec Béa, jeune veuve, et sa petite fille, Jeannette. Il épouse la première et adopte la seconde. Puis, au bout de cinq ans, femme et enfant le quittent sans crier gare. Béa laisse une lettre d’adieu : « Plutôt faire la pute que continuer à être entretenue par toi. »

cvt_La-fille-aux-orages_3988Le marin tangue. Va-t-il chavirer ? Va-t-il couler ?

Alors, comme accroché à une bouée, il se souvient des longues histoires racontées par son épouse. Son histoire. Celle d’avoir dû abandonner mère, frère et sœur sur ordre du père, lieutenant de l’armée française, de son placement dans des institutions religieuses, puis son exil dans une ferme de l’Hexagone. Des nonnes grenobloises qui la considéraient comme une caractérielle et le lui faisaient sentir à coups de gifles et autres sévices, tel celui de passer le jour de Noël au fond d’une cave à rats.

Bref, Béa était méprisée comme une chiure de mouche. Puis, au moment d’épouser un escroc, celui-ci fut assassiné. Peu après, Jeannette vint au monde, puis arriva Raoul Mercier, plaqué en à peine un lustre…

J’ai relevé trois phrases pour illustrer davantage ce magnifique roman de terroir :

 « Rien n’est aussi sinistre qu’un piano fermé, si ce n’est un cercueil ouvert. »

 « La mort est une absence qui dure. »

 « Mon père était facteur, par conséquent homme de lettres. »

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