jeudi, mars 28, 2024

L’Honorable Monsieur Gendre, Jean-Paul Malaval (Les Presses de la Cité)

pgf-ft300« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

 Dès les premières pages de « L’Honorable Monsieur Gendre » de Jean-Paul Malaval publié aux Presses de la Cité, le lecteur est aux prises avec un suspense entretenu à petites doses, que l’on devine choisies, et qui le tiendra en haleine jusqu’au terme de cet ouvrage poignant de plus de 400 pages : « Elles ignoraient tout de l’autre visage d’Antoine Straub, de ses activités clandestines, et ne pouvaient imaginer une seule seconde le risque qu’il leur faisait courir. »

1540-1Elles, ce sont Élisabeth et Claire, l’épouse et la fille d’Antoine. Les trois pleurent Raphaël annoncé mort devant Gravelines, le 23 mai 1940. Élisabeth espère toujours le retour de son fils, dont le corps ne leur pas encore été rendu…

Sans dévoiler la trame de cette histoire, bien sûr, sachez que dans la cité d’Amiens ravagée par les bombes ennemies et où retentissent les ordres et pas martiaux des nazis, peuvent se tisser des liens inattendus et dangereux, qui, alors, entraînent le lecteur dans une fiction qui, dans le fond, peut bien s’apparenter à une certaine réalité.

Celle, exemple parmi d’autres, avec Paulus, le frère d’Antoine Straub, qui clame à tous vents, insigne nazi à la boutonnière, son admiration pour Hitler et ses acolytes de Vichy : « On a débarrassé la race de tous ses parasites, les Juifs, les Tziganes, les pédérastes, les francs-maçons, les rouges, les débiles mentaux et asociaux, bref, tous les déchets de la société ! C’est une grande œuvre pour l’Europe nouvelle. » Et, d’obliger son fils Alexandre de rejoindre les rangs nazis…

Le récit prend encore des tournures vraiment étonnantes, quand on lit cette réflexion : « Pourquoi faut-il que le mensonge soit plus fort que la vérité ? » Parce que la vérité est destructrice, elle exige tant de remises en question, de reniements et, à la longue, le mensonge dévore de l’intérieur…, explique l’auteur, qui écrit aussi : « Les hommes ne sont que des pions, que l’on peut promener sur le grand échiquier des affaires, au gré des circonstances. »

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