« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.
Dans cette cité où les habitants parlaient un mélange de berbère, d’arabe, de turc et de français, où cohabitaient les mosquées et les bars, le proviseur s’attachait à mettre en œuvre des principes d’épanouissement dans une mixité consentie, en accord avec les enseignants et les parents, où les étudiants apprenaient à travailler ensemble, à gérer eux-mêmes un foyer et des comités de représentants, où les activités culturelles et sportives étaient mises en évidence, à côté, bien entendu, des rigueurs des programmes des études.
Même les dogmes religieux étaient débattus sous forme de dialogues et non d’affrontements, les relations entre la direction et les délégations syndicales étaient, quant à elles, harmonieuses.
Bref, transparence dans la gestion, climat serein, beaux taux de réussite au Bac, ardeur au travail, respect mutuel et démocratie primaient au lycée d’El-Bordj, château ou citadelle en français.
Et puis, soudain, ce cri : « Nadir est mort ! ». L’agent de maintenance gisait au pied d’une volée d’escaliers de l’internat.
Suicide ? Chute accidentelle ? Meurtre ? Malaise ? Trouble mental ?
Peu avant, le gentil, serviable et travailleur Nadir avait brusquement changé et se montrait agressif, irrespectueux, ne reconnaissant même plus l’autorité. Cette métamorphose était-elle un signe avant-coureur de sa mort violente ? « La nature humaine restera encore longtemps un gouffre d’incompréhensions », souligne l’auteur.
« Notre destin est-il réellement entre nos mains ou est-il inscrit d’avance dans nos gènes ? » interroge avec justesse Larbi Adouane.
Assurément, un livre puissant qui pousse à la réflexion sur la société et l’âme humaine.
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