lundi, mars 18, 2024

Comment faire tomber un dictateur (1/3)… quand on est seul… de Srdja Popovic (Payot)  

 

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

« Voici le livre des révolutions possibles. Il s’appuie sur une expérience acquise dans près de cinquante pays. Il prend la voix exceptionnelle de Srdja Popovic, apôtre de la lutte non violente, qui fit tomber Milosevic, fut de toutes les « révolutions fleuries » et a été considéré comme l’architecte secret du printemps arabe. »

Assurément, « Comment faire tomber un dictateur » quand on est seul, tout petit et sans armes de Srdja Popovic (Petite Biblio Payot), méritait bien trois passages sur antenne et sur le site de « Fréquence Terre ». Voici la première des trois chroniques sur cet activisme pacifiste qui réconcilie avec l’action politique !

Document de Srdja Popovic.

Srdja Popovic et ses amis ont donc mené sous le nom « Otpor ! », ce qui signifie « Résistance », une action déterminante pour venir à bout du dictateur Milosevic. Son symbole graphique est un poing fermé.

Popovic explique : « Prendre les armes contre un dictateur n’est pas une façon intelligente de l’affronter. Être non violent ne signifie pas pour autant que tu ne mènes pas un dur combat. Même la plus petite créature peut changer le cours de l’avenir. »

N’oublions pas qu’il sait de quoi il retourne compte tenu d’une indéniable expérience sur le terrain et qu’il était entouré et conseillé par des activistes aussi déterminés :

« Le premier pas pour renverser un dictateur, explique-t-il, consiste à s’assurer que tout le monde comprend que la vie sous une dictature n’a rien de normal. Chaque tyran s’appuie sur des piliers économiques, et ils sont des cibles bien plus faciles à atteindre que des bases militaires. Les dictatures sont toujours concoctées avec les mêmes ingrédients : corruption, népotisme, mauvaise gestion, injustices sociales, violence et peur. Les activistes non violents doivent cependant laisser derrière eux la colère, le ressentiment et la rage au profit du « dérisionnisme », par exemple. Les forts et les puissants supportent mal la plaisanterie et l’humour peut les pousser à des réactions maladroites. »

Sreja Popovic énumère quelques conditions de base de la réussite d’un mouvement non violent :

« Croire que le changement peut survenir, voir grand et commencer petit, avoir une vision pour demain, retourner l’oppression contre elle-même, bâtir le mouvement lentement et dans l’unité, car diviser pour régner est une pratique bien connue des dictateurs et pouvoirs totalitaires. L’identité du groupe est donc indispensable. Les militants écolos du monde entier éteindront toujours la lumière quand ils quittent la maison, recycleront les plastiques et ne jetteront rien dans la rue. »

Une prochaine chronique abordera quelques exemples concrets non seulement pour faire tomber des régimes totalitaires, mais aussi dans la société et ses multinationales et lobbys omniprésents.

https://www.ted.com/talks/srdja_popovic_how_to_topple_a_dictator?language=fr

Musique : refrain de « La Marseillaise de la Paix », Chanson Plus Biflusée – C.J. Rouget de Lisle. Origine : chorale d’orphelins de Cempuis – Oise -, 1892, dirigée par le pédagogue libertaire Paul Robin (1837-1912). Youtube, 2018.

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