samedi, décembre 7, 2024

POUR des lectures citoyennes : Être solidaires, pas complices ! (3/4)

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff en partenariat avec « POUR[1] ».

 Depuis des siècles, on sait que, généralement, les doctrines politiques affirment la primauté de l’État sur la personne et ne laissent guère de place à la théorie de la désobéissance civile, donc citoyenne. Ainsi, quiconque refuse de se soumettre à la loi, est considéré comme nuisible à la société. C’est donc un fauteur de désordre qui doit être neutralisé.

Tel est le constat de Jean-Marie Muller dans son essai « L’impératif de désobéissance » paru aux Éditions « Le Passager clandestin », dont il a déjà été question à deux reprises dans cette rubrique tant le sujet est d’importance.

Poursuivons, donc, la lecture attentive de cet ouvrage par d’autres situations de la résistance, souvent pacifiste, face aux pouvoirs considérés comme totalitaires, injustes et antidémocratiques.

  • De Jean-Marie Muller : « La démocratie est beaucoup trop souvent menacée par l’obéissance aveugle des citoyens que par leur désobéissance, car l’obéissance passive des citoyens fait la force des régimes arbitraires et totalitaires.Le désobéisseur est un dissident, pas un délinquant. Il ne refuse pas d’être solidaire, il refuse d’être complice. Celui qui se soumet à une loi injuste porte une part de la responsabilité de cette injustice. »
  • De Vaclav Havel lors de la « Révolution de velours» en Tchécoslovaquie : « Il n’y a pas de coexistence possible entre la vie dans le mensonge et la vie dans la vérité. Il faut combattre un régime totalitaire sur un terrain où il ne peut pas gagner, celui de la morale.»
  • Du philosophe américain John Rawls : « Le recours à bon escient à la désobéissance civile protège davantage les libertés fondamentales des citoyens que l’obéissance passive à une loi injuste.»
  • Argument de « Solidarnosc», le syndicat polonais face au totalitarisme communiste : « Il s’agit du combat entre la vérité et le mensonge, entre la liberté et la violence, entre la dignité et l’humiliation. »

En conclusion à cette troisième chronique, ce n’est pas la loi qui doit dicter ce qui est juste, mais ce qui est juste doit dicter la loi. Ce qui doit inspirer le comportement du citoyen, n’est pas ce qui est légal mais ce qui est légitime !

[1] Magazine et site « POUR » écrire la liberté : www.pour.press

Chanson : extrait « Le déserteur » de Boris Vian (Youtube)

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