vendredi, avril 19, 2024

« Les robots vont-ils remplacer les journalistes ? » (1/4) : Et la démocratie ? Et la conscience ?

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff en partenariat avec « POUR » (une lecture citoyenne !).

Dans « Les robots vont-ils remplacer les journalistes ? » de Damien Desbordes (Éditions Plein Jour), pas question de SF mais de IA avec cet essai. SF comme Science Fiction et IA comme Intelligence Artificielle. On pourrait ajouter au titre les écrivains et écrivaines, d’ailleurs.

Ceci dit, les multinationales du numérique et de la robotique lancées à fond les manettes ne s’arrêtent pas en chemin et lorgnent tout autant du côté politique. Alors, certains, et nous en sommes à « Fréquence Terre » et « POUR », s’inquiètent : et qu’en sera-t-il de la démocratie ?

Quand disparaîtront à leur tour les traducteurs, enseignants et chirurgiens, les journalistes ne seront-ils plus qu’un très ancien souvenir, des machines dématérialisées s’étant emparées dans les rédactions et sur le web de ce qui les rendait indispensables : récolter, vérifier, traiter l’information pour en produire un article ou un reportage au contenu intelligible.

Mais, il y a des avantages pour lesdites multinationales, souligne avec malice l’auteur : le robot est réemployable à l’envi, sans salaire, ni charges sociales, ni notes de frais, ni pauses repas, ni congés payés !

Dans un premier temps, les robots avaient pour premier objectif de faire aussi bien que l’être humain et être compris de lui. Ensuite, bien sûr, de le remplacer et de le supplanter.

Alors, la presse va-t-elle être dominée par les algorithmes et les flux automatiques ?

Cette tendance gagne du terrain dans l’indifférence générale, constate encore Damien Desbordes.

Dans l’avenir, assistera-t-on à une lutte des classes hors du commun : des travailleurs contre leurs avatars automatisés ?

Après les classes ouvrières qui luttèrent, tant bien que mal, face à la robotisation industrielle, les cols blancs vont-ils faire de même en présence de nouveaux outils informatiques ? L’expertise du médecin sera-t-elle remplacée par un programme ? L’avocat remplacé par un copié-collé entraîné du Droit ?

Et puis, après la science fiction, la robotisation industrielle, l’intelligence artificielle, voici l’intelligence émotionnelle avec un humanoïde dégageant de l’empathie et qui peut consoler son interlocuteur après avoir capté et analysé le son de sa voix, le choix de ses mots et même l’expression faciale.

Bref, maîtrise des cinq sens et perception des émotions sont, petit à petit, au programme des multinationales.

Il reste un point crucial : la conscience. Mais, d’elle, on sait que beaucoup s’en moquent éperdument tant que leurs actionnaires sont contents.

Cependant, une nouvelle question surgit : la conscience est-elle indispensable pour dépasser l’intelligence humaine ?

Poser la question n’est pas encore y répondre. Cela ne saurait tarder, annoncent les chercheurs.

Pour ma part, je lis et je relis cette déclaration de Victor Hugo : « Car le mot, qu’on le sache, est un être vivant. La main du songeur vibre et tremble en l’écrivant. » Poésie et technologie feront-elles bon ménage ?

 

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