mercredi, avril 17, 2024

Les yeux brouillés de Franca Rossi (Le Livre de Papier)

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

 D’emblée, Franca Rossi, auteure de l’essai « Les yeux brouillés » paru aux Éditions « Le Livre de Papier », met les choses au point : « Loin de moi l’idée d’exhiber de manière impudique une réalité à laquelle j’ai été confrontée pendant plus de quarante ans. Le propos de mon récit cible spécifiquement les moqueries envers la différence physique, car c’est cet aspect-là que je connais le mieux. Nombreux sont celles et ceux qui m’ont raconté, les yeux brouillés de larmes, ce qu’ils ont dû endurer et les phrases assassines, dont ils se souviennent mot à mot. »

En une centaine de pages abondamment illustrées de photos, de dessins et de citations dans la deuxième partie de l’ouvrage réservée à quelques exemples, tels Fernandel, Toulouse-Lautrec, Sartre, Gagarine…, Franca Rossi invite le lecteur à ne laisser aucune place au mépris, à réagir de manière civique face aux moqueries, aux comportements et propos discriminatoires, même par l’humour conseille-t-elle, car « s’il ne fait pas de miracles, il peut réaliser des merveilles. »

Et pourtant, à découvrir certains témoignages poignants, révoltants, touchants ou choquants, il peut parfois paraître difficile de manier la plaisanterie. Cependant, quand on a terminé la lecture de cet essai, on se dit que l’auteure a vraiment su distiller matière à affronter l’humiliation, la cruauté, la souffrance morale et psychologique, la singularité, la solitude qui en résulte parfois.

Franca Rossi.

Dans maints cas, la personne dont l’intégrité physique ou mentale est diminuée congénitalement ou sous l’effet d’un accident ou de l’âge, ne changera pas ou peu dans son handicap, mais c’est le regard des autres qui se transformera. Et ça, cela s’appelle tout simplement de l’humanisme et non une compassion de façade ou de l’hypocrisie.

Pour les besoins de la présente chronique, j’ai relevé un seul propos  dans les différents chapitres dévolus aux roux et rousses, loucheurs et loucheuses, boiteux et boiteuses, nains et naines…, qui, bien évidemment, corrobore le travail de recherche et de synthèse de l’auteure qui, rappelons-le, est aussi basé sur une expérience personnelle : « Il est possible d’apprendre de ses défauts, d’en faire des forces ou de lutter contre eux. »

https://www.publier-un-livre.com/fr/le-livre-en-papier/682-les-yeux-brouilles

 

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