lundi, mars 18, 2024

Ariane et Juliette d’Hubert de Maximy (Les Presses de la Cité)

« Littérature sans Frontières » et une chronique de Pierre Guelff.

 Le dimanche 30 septembre 1917, Juliette, 15 ans, se demande la raison de son placement dans un internat huppé alors qu’elle se sent si bien à l’école primaire supérieure : « Qu’est-ce qu’une fille de la mine comme moi va faire là-bas ? »

Au Collège Sainte-Jeanne, Ariane, une autre jeune fille la rejoint dans l’entrée, lui sourit poliment, elle est orpheline d’un père tombé au front dans la Somme.

« Et mon père ? Il est vivant ou mort ? » se demande Juliette dans un milieu où ses condisciples parlent de Megève, de Riviera, de tennis, de voitures luxueuses, d’hôtels cinq étoiles, elle qui, depuis l’âge de 8 ans reprise son linge.

La directrice de l’établissement prestigieux et une enseignante, excellente pédagogue, pacifiste convaincue, semblent la protéger : « Quels événements, quel drame peut-être, cache le désarroi de la petite ? »

Une Juliette qu’Ariane ne cesse d’observer… Une Juliette qui travaille à la mine durant les vacances, y rejoignant sa mère qui est lampiste au puits 1 de Saint-Étienne… Une Juliette qui possède une véritable culture populaire, dont celle de connaître par cœur l’œuvre d’Aristide Bruant, « digne fils de François Villon », lui avait dit son ancien instituteur.

Alors, petit à petit, les choses changèrent dans le dortoir du Collège Sainte-Anne quand retentit « À la Bastille on aime bien Nini Peau-d’chien… »

Dans ce roman de terroir remarquable,  l’auteur nous transporte d’une famille à l’autre : celle de Juliette la prolétaire et celle d’Ariane la bourgeoise avec, entre les deux, des incursions dans la vie de l’enseignante pédagogue si attachante.

Les deux adolescentes, malgré la différence de classes, se rapprochent, se lient d’amitié et je laisse au lecteur le soin de découvrir l’incroyable dénouement de cet ouvrage. De la belle ouvrage, sans conteste.

Néanmoins, voici une ultime phrase pour encore donner le ton des derniers chapitres si palpitants : « Le malheur vient toujours d’une trahison. Si on n’exige rien, on ne peut être trahi. »

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