Vingt-cinq chapitres et autant d’affaires criminelles dans Crimes et châtiments (Éditions Racine) de Marc Metdepenningen, chroniqueur judiciaire depuis trente-cinq ans au quotidien Le Soir, consultant à Europe 1, RTL, Le Parisien…
Quel que soit l’endroit où se déroule un crime, c’est toujours un drame, seul le châtiment peut varier selon les lois pénales et, fort d’une solide expérience doublée d’un art de la synthèse, l’auteur retrace les actes de trois brocanteurs accusés d’agressions dans un presbytère, de deux crimes en plein Océan Atlantique, d’une guéguerre violente entre partisans d’un cimetière paroissial et ceux pour un municipal dit « trou aux chiens », d’un policier ripou criminel, d’un couple diabolique composé d’un maire et de l’épouse d’un artisan, celui-ci échappant de justesse à l’empoisonnement et aux coups de feu, le procureur général s’écriant pour l’occasion : « L’ouvrier aussi a droit à la protection de la loi ! »…
Il y a aussi, les affaires d’une teinturière surprenant son mari dans les bras de sa jeune sœur, de trois personnes massacrées chez un notaire, de la vengeance du « cocu de la capitale », son épouse le trompant avec le peintre réputé Félicien Rops, entre autres, d’enfants assassinés, pour un déni de grossesse, par exemple, d’autres, « les petites anglaises », envoyées se prostituer dans des bordels, d’une fausse erreur judiciaire aux relents politiques, d’un jeune ouvrier lillois amoureux fou d’une « fille légère » bruxelloise lui ayant transmis une maladie vénérienne, d’une empoisonneuse à la digitaline qui « tuait les vieux et faisait pleurer les enfants »…
Pas de fiction, mais la réalité précise l’auteur : « Les drames d’hier semblent souvent être la première version de ceux qui surviennent aujourd’hui. L’âme humaine de ces ancêtres, lorsqu’elle est criminelle se nourrissait des mêmes égarements que ceux qui sont exposés à notre époque dans les cénacles judiciaires. L’amour trompé, la jalousie, l’appât du gain, la vengeance sont depuis la nuit des temps des sentiments exacerbés qui guident la main criminelle. Il n’y a pas de ‘‘grands’’ et de ‘‘petits’’ procès : tous permettent de s’intéresser au destin de ceux qui les ont commis et à ceux qui en ont été les victimes. »
Cet essai de quelque 225 pages en est le reflet et son intérêt réside, outre une écriture agréable à lire, dans la multiplicité de comportements qui fait le quotidien de tout un chacun et qui, parfois, peut amener une personne dans le box des accusés ou, hélas, devenir victime.
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