« Dans la solitude glacée de ma cellule, j’ai souvent médité sur le charme pervers de la plume. Elle aurait pu tout aussi bien me déposer au cimetière. Dans notre société asservie à toutes sortes de religions, le délit d’écrire est réservé aux âmes pécheresses ; celles qui, tôt ou tard, subiront le châtiment de l’impardonnable apostasie. Chez nous, la plume avance au milieu d’une forêt de glaives qui ne rêvent que de la décapiter… »
Chez nous ? C’est en Algérie. La plume ? C’est celle de Mohamed Benchicou, journaliste, écrivain, fer de lance d’Alger Matin, premier quotidien indépendant algérien, fondateur du Matin, auteur de « Bouteflika, une imposture algérienne », ardent militant de la transparence, de la liberté de penser, donc, d’écrire, et de la solidarité.
Sa cellule ? Celle de la terrifiante prison d’El-Harrach, là où croupissent des êtres humains qui, pour beaucoup, ont eu le tort de marcher la tête haute. Ce que détestent le Pouvoir et ses sbires.
Et l’auteur de clamer : « Dans un pays où la corruption règne sur les hommes et nargue la morale, les dirigeants savent protéger leurs amis délinquants, même les plus encombrants ; et lâcher leurs serviteurs démunis, fils du peuple d’en bas », tout en expliquant que « le pouvoir politique a toujours su disposer de juges aussi talentueux dans l’art d’incarcérer les innocents que dans celui de protéger les vrais coupables. »
Et, comment ne pas approuver Mohamed Benchicou lorsqu’il écrit : « Ne rien dire des subterfuges par lesquels s’éternisent les autocraties dans nos pays, c’est accepter d’en être complice. »
C’est également l’avis à Fréquence Terre que certains tentèrent aussi de faire taire, mais jusqu’à présent, malgré quelques aléas, les « routards de l’écologie » que nous sommes, selon Télérama, on tient le coup. Et qui dit écologie, dit humanisme, bien entendu !
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