jeudi, avril 25, 2024

« Le Rêve de Toinet » de Mireille Pluchard (Les Presses de la Cité)

Avec Le Rêve de Toinet de Mireille Pluchard paru aux Presses de la Cité, ce fut une véritable découverte. Une remarquable découverte, même, que l’écriture de cette auteure qui, je la cite, « aime raconter les gens ».

Et, pour raconter la destinée de Toinet, jeune chevrier cévenol devenu un brillant potier au XVIIIe siècle, la romancière met plus de 580 pages qui plongent le lecteur dans une fabuleuse épopée ou, effectivement, tous les sentiments humains sont décrits avec une rare observation.

Ainsi, en pleine Guerre des Religions, ce dialogue entre deux sœurs qui se retrouvaient après des années de séparation tramée par des catholiques à l’égard de ceux qui, selon eux, pratiquaient la « fausse religion », les religionnaires :

– Ton mari est-il un homme de parole et de confiance ?

– C’est un sage doublé d’un pacifiste.

– Un « tiède », alors, comme disent les papistes ?

– Un « tiède » est ce qu’on lui reproche, mais j’admire sa tolérance et je bénis sa bonté. Quel homme aurait pris le risque de vous amener ici, toi et ton prédicant de mari ?

Enfant espiègle devenu un homme-enfant à 7 ans, à la mort atroce de son père, Toinet se chargea des siens, mais de « bonnes âmes », un notaire véreux, un curé et un consul, décidèrent que la famille serait éparpillée ; le gamin fut envoyé en apprentissage chez un potier, maître Jean : « Regarde, écoute et tais-toi » lui dit-il d’emblée.

Ce que fit le jeune séparé de sa famille mais, rapidement troublé par Apolline : « Les lèvres de la fillette étaient chaudes et douces… »

Les années passèrent et Toinet poursuivit son apprentissage chez maître Espérandieu à Anduze, là où on parlait plus de gain et de profit que de travail bien fait.

En l’an de grâce 1715, Toinet, 17 ans, devint maître à son tour, son chef-d’œuvre s’apparentant à une géniale œuvre d’art, un orjol. Comme il faisait de l’ombre à son fils, Espérandieu l’obligea à faire le Tour de France durant cinq années. Apolline jura de l’attendre.

Toinet prit comme nom compagnonnique « Cévenol orjolier du soleil » et, à son retour, après maintes aventures, il s’installa à son compte, retrouva la future mère de leurs enfants, devint un bon père mais exigeant, plus spécifiquement avec son aîné. Celui-ci se rebella, car il préférait la Nature aux tour de potier et vernis. D’où une situation familiale particulièrement tendue…

Assurément, depuis longtemps, je n’avais plus été autant scotché au récit et personnages d’un roman !

Musique : http://www.michaelmathy.be/#music

 

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