Poursuivons la lecture surprenante, parfois décapante, de l’essai Psychologie de la Connerie (Éditions Sciences Humaines) écrit par un collectif de psychologues, sociologues, auteurs, philosophes…
À côté des textes inhérents à la seule Connerie, il y a la relation d’expériences et de tests sur le comportement humain avec, par exemple, le constat que les gens choisiront de voyager avec un avion qui aura 97% de chance d’arriver à destination, plutôt que celui qui aura 3% de malchance de s’écraser, alors que, bien sûr, le résultat est équivalent. Sans conteste, une formulation peut modifier notre jugement.
Mais, revenons au pays de la Connerie avec :
- Ewa Drozda-Senkowska, professeure de psychologie sociale : « La connerie, la vraie, c’est cette effrayante suffisance intellectuelle qui ne laisse absolument aucune place au doute et qui est pire qu’un mensonge car celui ou celle qui raconte des conneries se désintéresse de la vérité. »
- Pierre Lemarquis, psychologue et essayiste : « Un (autre) conflit ruine les maigres capacités de notre cerveau, sa duplicité. Il se trouve en effet nanti de deux hémisphères pourtant connectés : ou ces faux jumeaux ne s’accordent pas. C’est Thatcher contre le Che. »
- Yves-Alexandre Thalmann, docteur en sciences naturelles et professeur de psychologie, s’interroge : « Et si la stupidité n’était pas un manque d’intelligence, mais une façon particulière d’exercer celle-ci ? La stupidité, constate-t-il, est bien plus subtile qu’il n’y paraît. Elle ne se réduit pas à un manque d’intelligence pas plus que l’intelligence (QI) ne prémunit contre les tentations… »
- Brigitte Axelrad, professeure de philosophie et psychologie, explique qu’une personne reconnue très intelligente peut croire en des choses bizarres, en des théories farfelues, exprime des idées dénuées de tout fondement. Elle rappelle que le président américain Jimmy Carter croyait aux OVNIs et, en 1977, a même écrit une lettre aux extraterrestres placée dans la sonde Voyager 1 qui, pourtant, en 2025, n’émettra plus et poursuivra son voyage de milliers d’années…
De quoi rendre perplexe, dit Brigitte Axelrad, en citant également un célèbre sociologue qui disait que l’on pouvait croire en des choses folles sans être fou.
Pour notre part, une 3e chronique est prévue car, visiblement, la Connerie, elle aussi, n’a pas de frontières !
Musique : http://www.michaelmathy.be/#music
Podcast: Download