Récemment, je posais la question suivante sur les réseaux sociaux : « La fraternité et la solidarité sont de plus en plus sacrifiées sur l’autel d’une « liberté » individuelle méprisant le respect de l’Autre, s’agit-il d’un nouveau paradigme sociétal ? »
Comme d’habitude, suis-je tenté de dire, il n’y eut pas d’échanges sur le fond et, le hasard faisant à nouveau bien les choses, j’ai reçu au même moment en service de presse La fraternité globale (Éditions érès, 2021) de Michel Joli, docteur en médecine qui exerça une carrière à l’armée, quitta cette dernière pour cofonder l’association « France-Libertés » dont le slogan est « Défendre les droits humains et les biens communs du vivant » prônant de la sorte un monde plus solidaire. Le logo de cette association représente deux arbres : le chêne symbole de justice et l’olivier incarnant la paix.
Le sous-titre de l’essai est « (La Fraternité globale) Expliquée à ceux qui veulent changer le monde ».
Certes, le monde a évolué avec d’indéniables avancées et progrès notoires en matière de médecine, pour ne citer qu’un exemple, mais il y a lieu, pour l’auteur, d’établir le ‘‘bien commun de l’humanité’’ en urgence face à la destruction de la planète, à l’augmentation des inégalités sociales, au manque de perspectives concrètes pour le mieux-vivre ensemble tant promis.
Dans des temps très lointains existaient dans le monde entier les ‘‘communs’’, c’est-à-dire des biens tels les sources, terres agricoles, espaces boisés… n’appartenant à personne et entretenus par la collectivité.
Le principe de ‘‘commune fraternelle’’ était donc de mise.
Puis, tout cela fut accaparé par des moines, des aristocrates, des industriels… à leur profit, bien sûr, menant les peuples à la servitude. À ce jour, ce sont principalement des multinationales qui ont pris le relais.
Les confinements, surtout le premier, dus à la pandémie Covid-19, ont démontré qu’un certain ‘‘retour aux sources’’ était possible en allant à l’essentiel de nos besoins et non à ceux dictés par le capitalisme.
La lecture de cet ouvrage me donne donc l’occasion de le commenter en m’appuyant également sur un texte de juin 2020, titré Trois choses démontrées par le confinement,[1] que j’avais publié.
Ainsi, dans un article, Jacques Littauer[2], avait établi un constat en trois points : ‘‘ Le confinement aura démontré trois choses. Un : notre économie s’effondre dès qu’elle cesse de vendre des trucs inutiles à des gens surendettés. Deux : il est parfaitement possible de réduire fortement la pollution. Trois : les personnes les moins bien payées du pays sont les plus essentielles à son fonctionnement.’’
Dans le même contexte, il dit encore que ‘‘ de nombreux cadres se sont rendu compte que tout tournait mieux sans eux, et qu’ils étaient à la merci, pour leurs besoins quotidiens, de personnes à qui ils n’accordent guère de considération en temps normal : caissiers, livreurs, éboueurs.’’
Quant à Michel Joli, il propose ‘‘d’organiser la vie quotidienne dans la proximité et le partage et il est indispensable d’organiser, au bénéfice de tous les membres de la communauté humaine, une régulation intelligente du patrimoine de la planète en veillant à son maintien, à son renouvellement et à l’absence d’effets toxiques de l’activité humaine (pollutions, réchauffement, catastrophes techniques et sanitaires). C’est un vaste chantier technique et politique qui pourrait disposer de tous les atouts de la planification intelligente et moderne pour gérer, observer, quantifier, répartir et satisfaire équitablement les besoins de la population humaine, sans nuire à son environnement vital.’’
Alors, comment agir concrètement avec tout cela ? Sans hésitation, Michel Joli prône l’altermondialisme comme unique solution ‘‘ à la fois pour lutter contre le capitalisme et pour développer la conscience d’une communauté de destin’’.
Puisse-t-il être lu et entendu !
[1] Référence à Charlie Hebdo du 25 juin 2020.
[2] Charlie Hebdo du 25 juin 2020.
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