lundi, mars 18, 2024

La Terre est fatiguée : allons-nous enfin ouvrir les yeux ? (1/3)

Il y a deux conceptions pour définir la mondialisation :
• La conception unitaire, c’est-à-dire un monde uni dans une approche géographique, idéologique, économique avec interpénétrations des cultures, des technologies, des gouvernances…
• La conception pluraliste, elle, est favorable à l’altermondialisme. À savoir, opposition au libéralisme, recherche d’alternatives globales et systémiques, autonomie des peuples, démocratisation des institutions, protections de l’environnement, arrêt de la surexploitation des ressources, solidarité, davantage de coopération que de concurrence…

Pourquoi étendre à la mondialisation le combat pacifique mené contre l’armée, pourvoyeuse de désastres humains et matériels, par exemple ?
Parce qu’elle cause davantage les injustices sociales et les inégalités financières, qu’elle œuvre à 99% en faveur d’une élite richissime, qu’elle impose de faire payer partout l’argent cher à ceux qui n’en ont pas, qu’elle argumente, l’air pénétré de condescendances humiliantes « qu’on ne peut pas aller contre les chiffres du calcul froid des risques » afin de licencier sans le moindre remords et délocaliser les entreprises, que cette mondialisation imaginée par le grand capitalisme génère des désespoirs sociaux et des misères, dont elle n’a que faire et qui n’ébranlent même pas sa conscience, pour peu que ses responsables en aient une.

Telle est l’entrée en matière de Frédéric Gros, auteur de Désobéir, paru aux Éditions Flammarion (2019).
Ainsi, il constate que la mondialisation « innocente celui qui engrange des bénéfices », c’est l’arrogance face au désespoir, les règles de solidarité s’effritent, et ces décideurs agissent de plus en plus pour inculquer la notion que « le sens à la vie passe par la consommation à outrance ».
En présence de cela, la Terre est aussi très fatiguée, voire exténuée, d’être salie, polluée, encrassée, violée. La base vitale est atteinte, le cycle de la renaissance des espèces vivantes et des ressources naturelles est brisé.

Alors, pourquoi encore se taire ? Se résigner ? Allons-nous continuer à laisser faire, à nous comporter en spectateurs blasés, à regarder ailleurs, ou allons-nous enfin ouvrir les yeux ?
Cette passivité devient mortelle. N’est-il pas temps de réagir ? De désobéir et de devenir des « dissidents civiques » ?
« Désobéir est une déclaration d’humanité, déclare encore Frédéric Gros. Désobéir peut-être une victoire sur soi, une victoire contre le conformisme généralisé et l’inertie du monde. »
Une fois encore, Fréquence Terre monte au créneau pour, comme le dit si bien Michel Lancelot dans sa célèbre émission Campus sur Europe 1 dans les années 1960, dont l’audimat se situait aux alentours des deux à sept millions d’auditeurs par soirée : « Je participe personnellement dans mon domaine de la radio à un engagement moral en proposant des témoignages, pamphlets, réflexions, enquêtes et interviews, qui donnent à l’auditeur les principaux aspects de notre époque et mes sentiments, inévitablement par ce que j’ai vu, entendu et vécu, apparaissent ça et là. »
Comme dit Albert Camus : « En tant que journaliste, il faut prendre conscience de son appartenance au monde de son temps, renoncer à une position de simple spectateur et mettre sa pensée ou son art au service d’une cause. Il faut s’engager. »
Et de journaliste engagé à citoyen engagé, le pas doit à présent être franchi en urgence.

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