jeudi, avril 25, 2024

Les Cités disparues : déjà la lutte des classes à Pompéi (3/5)

À dix kilomètres du Vésuve et un demi kilomètre de la mer, Pompéi fut une cité avec ses rues bordées de maisons, ses thermes, plus de soixante tavernes, son amphithéâtre, le forum, la Maison des Pygmées, la Maison-bar d’Amarantus, le Temple de Venus, celui d’Isis, une boulangerie, des bâtiments municipaux et son célèbre lupanar, tel est le décor d’un chapitre de l’essai Les Cités disparues d’Annalee Newitz paru chez Calmann-Lévy.

Un constat particulièrement intéressant à la lecture de cet ouvrage : « En un sens, l’archéologie des données représente la démocratisation de l’histoire. Elle se penche sur les activités des masses et s’efforce de reconstituer leur vie sociale, voire psychologique. »

Ainsi, dans les années 1700, des fouilles furent entreprises et sous la cendre durcie ce fut une incroyable révélation. Tout avait été préservé de cette vie quotidienne au temps de l’apogée de l’Empire romain.

On retrouva même sur la façade d’une propriété appartenant à une certaine Julia Felix, une inscription peinte : « À louer dans le domaine de Julia Felix, fille de Spurius : élégante suite de bains pour clientèle de prestige, tavernes, mezzanines et appartements à l’étage pour un bail de cinq ans. »

Quant à la Maison des Colonnes en mosaïque, elle ressemblait à un centre commercial avec de multiples boutiques.

La particularité des fouilles contemporaines réside en cette phrase prononcée par un chercheur : « Pour moi, l’important n’est pas les César ni autres empereurs sur qui nous en savons déjà trop, mais les gens dont nous ne savons rien. Même si nous ne connaîtrons jamais leurs noms, nous pouvons essayer de reconstituer un peu leur vie. »

C’est, bien sûr, le fil rouge de ce chapitre qui nous plonge au fil des découvertes dans un quotidien où, déjà, il y avait la lutte des classes.

Ainsi, un individu né esclave à Pompéi pouvait gravir les échelons et parvenir presque au sommet de la hiérarchie sociale, alors qu’un conflit éclata entre nantis et démunis pour l’accès aux plages.

Et, précise l’auteur : « Pompéi trépassa au beau milieu d’un litige qui opposait riches et pauvres, hommes et femmes, immigrants, Romains et autochtones. »

Assurément, il n’y a rien de nouveau en ce XXIe siècle !

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